NON à l’abattage des pins rue Saint-Pol-Roux

La voirie de la commune de Crozon décide d’abattre des pins rue Saint- Pol-Roux, sous prétexte qu’ils sont dangereux pour la circulation.

Pourtant ces pins font partie du charme de la plage de Portzic.

Faut-il vraiment les abattre ?

Vue des deux arbres menacés

La mairie a juste informé les riverains en distribuant un papier dans les boites à lettres (texte complet) :

Les deux pins, situés rue St-Pol Roux, dont les racines ont provoqués de graves déformations de la voir publiques, mettent en danger les usagers cyclistes et automobilistes. La commune se voit malheureusement dans l’obligation d’abattre ces deux arbres afin de sécuriser la circulation.

Lors de la réunion du 24 mars 2022, l’ensemble des élus de la commission voirie s’est exprimé favorable à l’abattage de ces deux arbres et à la réfection de la voirie.

Les arbres seront remplacés par une autre essence dont le système racinaire n’endommagera pas la voirie.

Pour information, les services de la ville de Crozon replantent en 2023 plus de 200 arbres sur tout le territoire.

source

Deux cents arbres sur un territoire de 80 km2, voilà un engagement fort.

Ces deux arbres sont clairement identifiés dans le PLUi.

Les deux arbres sont entourés en jaune.
Ce sont des éléments paysagers identifiés.

Article L 151-19 du code l’urbanisme

Le règlement peut identifier et localiser les éléments de paysage et identifier, localiser et délimiter les quartiers, îlots, immeubles bâtis ou non bâtis, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à conserver, à mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou architectural et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur préservation leur conservation ou leur restauration. Lorsqu’il s’agit d’espaces boisés, il est fait application du régime d’exception prévu à l’article L. 421-4 pour les coupes et abattages d’arbres.

code de l’urbanisme L 151-19

Affichage sur les arbres qui pourraient être coupés.

Le documents indique que les arbres présentent un risque pour les riverains. Pourtant les deux riverains que nous avons contactés n’ont pas été consultés.

Le compte-rendu de la commission voirie du 24 mars 2022 indique que l’ensemble des membres de la commission ont demandé cet abattage. Au moins une des personnes contactées parmi les membres présents de la commission indique que ce n’est pas vrai…

Les nouveaux arbres mettront de nombreuses années avant de pouvoir donner de l’ombre.

Plantons d’abord les nouveaux arbres, et ensuite, lorsqu’ils seront grands, envisageons seulement la coupe des anciens.

Au lieu de couper, raser et bétonner, gardons ces particularismes qui font le charme de Morgat.

Solution

La solution consiste à appliquer une méthodologie déjà éprouvée par d’autres communes pour valider la décision d’abattage d’un arbre patrimonial (ou d’un alignement d’arbres).

  1. décharger la responsabilité de la mairie sur la dangerosité de l’arbre.
    Un arbre qui tombe peut causer des dégâts importants pour lesquels la mairie peut être tenue responsable. Il faut donc trouver un expert qualifié qui peut donner cet avis : c’est l’expert arboricole auprès du Tribunal Administratif. (NB : l’ONF ou le département ne sont qualifiés pour donner un tel avis). La liste des experts approuvés est disponible sur internet.
  2. Si l’avis de l’expert est négatif, il faudra alors couper l’arbre.
    Mais avant cela, il faut estimer la valeur de l’arbre pour connaitre le budget de replantation. Le CAUE77 propose des formations et a développé un outil qui permet de connaitre la valeur financière des arbres. Par exemple, si la valeur financière de l’arbre est 100, et que la prix d’un arbre de remplacement est 20, il faut alors planter 5 nouveaux arbres.
  3. Si l’avis de l’expert est positif et que l’arbre est suffisamment sain, il faut appliquer les techniques pour atténuer les nuisances de l’arbre.

Dans le cas des pins parasols, qui produisent des racines horizontales vigoureuses, la technique déjà employée, par la commune de Royan par exemple, consiste à couper ces racines horizontales sur une profondeur de 80 cm, en général en utilisant un engin de type tracto-pelle, puis à mettre en place une barrière anti-racine (en fibre, type RootBarrier, ou construite en béton) sur la même profondeur. (NB : la commune de Royan n’a pas connaissance d’arbre qui soit tombé après de tels traitements racinaires.)